LA REPRODUCTION DU COCHON : MATURITÉ SEXUELLE, CYCLE, GESTATION ET MISE BAS

Si vous, vous posez des questions sur la reproduction du cochon, ne
cherchez plus ! Cet article explique comment cela se passe chez cet
animal, quand se met en place la maturité sexuelle, comment on repère
les différentes phases du cycle, et comment se passent la gestation et la
mise bas.

Maturité sexuelle du cochon

Mâles et femelles n’atteignent pas forcément leur maturité sexuelle au
même âge car cela dépend de leur croissance. On observe que des
truies peuvent avoir leurs premières chaleurs vers l’âge de 5 mois. Mais
généralement, on part du principe que la maturité sexuelle est atteinte
vers 6 mois. Aussi, si vous ne souhaitez pas que les cochons se
reproduisent, il faut séparer les mâles des femelles assez tôt, ou
stériliser les mâles ou les femelles. C’est important pour éviter les
accouplements consanguins. Notez que chez le cochon nain vietnamien,
elle est atteinte très tôt : à 2 mois d’âge pour les mâles et à 3 mois et
demi pour les truies.
Le fait qu’un cochon soit sexuellement mature ne signifie pas qu’il faille
le laisser se reproduire. Ce que la nature permet pour la survie de
l’espèce n’est pas toujours cohérent avec le bien-être de l’animal. En
l’occurrence, si la truie fait des petits avant l’âge d’1 an, cela portera
préjudice à sa croissance et sa santé futures. Si l’on prend le cas d’un
cochon nain, celui-ci grandit jusqu’à l’âge de 3 ans. Et chez beaucoup
d’espèces de mammifères, la gestation est un moment éprouvant pour le
corps.
Par ailleurs, une truie trop grasse ou trop maigre influence négativement
la taille de la portée. Pour un particulier, cela a sans doute moins
d’importance que pour un éleveur, mais cette donnée met en avant la
nécessité que la truie soit en bonne santé et ait atteint un bon poids pour
que la gestation se passe bien. Pour un cochon de ferme, le poids de la
jeune truie ne devrait pas être inférieur à 70 kg, ce qui correspond
généralement au poids atteint à l’âge de 7 et 8 mois. À l’inverse, il n’est
pas recommandé d’attendre trop longtemps pour la première saillie, car
la truie est alors souvent trop grasse et on observe que, non seulement

elle porte moins de porcelets, mais elle les élève moins bien. Le poids
optimal de reproduction pour une truie est donc situé entre 60 et 90 kg.

Cycle sexuel chez la truie

La truie présente des chaleurs toutes les 3 semaines. Mais les jeunes
truies ont des chaleurs un peu plus courtes. Comme tous les
mammifères, le comportement de la femelle se modifie sensiblement sur
cette période : l’animal se montre plus affectueuse, envahissante, voire
même agressive. En groupe, la truie tente fréquemment de monter sur
ses congénères, elle a aussi moins d’appétit et elle émet des
grognements sur de longues périodes. Certaines truies dressent les
oreilles ou lèvent la queue en présence d’un mâle. Des signes
physiologiques peuvent également être observés, comme
l’élargissement de la vulve et la présence de mucus coulant à ce niveau.

Cycle sexuel chez le verrat

De son côté, le porc est fécond toute l’année lorsqu’il n’est pas castré.
L’animal est alors moins docile. Son comportement est plus difficile à
maîtriser que celui d’un porc castré. Son odeur corporelle est aussi
assez forte.

La saillie

Si le propriétaire est soucieux de la rentabilité, il sera attentif à ce que
l’accouplement se fasse au cours de la seconde moitié des chaleurs car
l’ovulation se produit généralement seulement vers la fin de celles-ci.
Pour s’assurer d’une bonne fécondation, le verrat (nom donné au porc
mâle employé comme reproducteur), doit pouvoir mener la saillie à son
terme, sans être dérangé ou chassé par la truie. La saillie dure 5 à 20
minutes, il faut que les animaux soient surveiller sans être déranger.
Dans le cas d’un élevage en groupe, au sein duquel le verrat évolue
librement parmi les truies, il n’est pas besoin de se préoccuper du bon
moment pour la saillie car le verrat se révèle infaillible pour le sentir. Si la
reproduction est étroitement contrôlée, il peut être nécessaire de “tester”
la truie pour s’assurer que c‘est le bon moment : lorsqu’on lui présente
un mâle, elle s’immobilise au moins pendant 10 secondes. Plus
simplement, il suffit d’enjamber la truie (dans un contexte calme et

silencieux) pour exercer une pression sur son dos et observer si l’on
obtient une réaction semblable : c’est le test dit “du cavalier”.
Il est connu qu’il faut organiser un contexte favorable à la reproduction.
Le verrat doit être manipulé le moins possible, ne pas être exposé à
toute agitation superflue. Il faut éviter de le transporter. Si cela s’avère
inévitable, il faut alors lui donner du temps pour qu’il retrouve une
sensation de calme et de sécurité. D’une manière générale, il faut partir
de l’idée que se sont les truies qui sont amenées au verrat, et pas
l’inverse. Pour éviter les accidents, vous devez aussi vous assurer que le
sol du lieu de reproduction n’est pas glissant. L’acte de saillie doit se
dérouler sans dérangement jusqu’à son terme. Si aucun nouveau cycle
ne démarre 3 semaines après le premier jour des chaleurs, vous êtes
sûr que la saillie a réussi.

La gestation

Chez le cochon, on a coutume de dire que la gestation dure 3 mois, 3
semaines, 3 jours. La plupart des truies mettent bas entre le 114e et le
118e jour. Compte tenu de la durée des cycles et pour le bien-être de
l’animal, il est important de s’assurer que la truie soit bien nourrie
pendant et après la gestation avant de démarrera une nouvelle
gestation.
Pendant toute cette période, la truie doit être nourrie de manière
appropriée afin qu’elle n’engraisse pas avec excès.

La mise basse

Si vous souhaitez inscrire vos truies dans le herd-book (le livre
généalogique des races bovines et porcines), vous devez suivre la
première mise basse de près car ce n’est qu’après que son inscription
pourra se faire.
Environ 48 heures avant la mise-bas, les truies construisent un nid,
également appelé “chaudron”. C’est la seule espèce ongulée qui
construit un nid. Si la truie n’a pas de paille ou d’herbe à disposition, elle
va tout de même faire semblant de construire son nid. Rare sont les
éleveurs qui leur fournissent ce peu de matériel qui pourrait pourtant
considérablement améliorer leur bien-être. La paille a de surcroît
l’avantage de contribuer à la thermorégulation des porcelets. Des
lampes chauffantes sont souvent disposées à proximité en complément.

Quelques jours avant la mise basse, mamelles et vulve gonflent. Le
bouchon muqueux se liquéfie et sort du vagin. Si la truie n’a pas été
isolée du groupe quelques jours plus tôt, il faut le faire sans tarder.
Les premières douleurs se produisent de 3 à 6 heures avant la mise bas.
La truie s’agite de plus en plus. La présence du premier porcelet dans
les voies génitales fait démarrer la mise bas proprement dite : cela va
durer entre 2 et 6 heures. Les truies dont c’est la première fois auront
souvent besoin d’un peu plus de temps. Il est nécessaire de surveiller les
truies pour pouvoir intervenir en cas de complications. Les porcelets se
présentent à intervalles de 5 à 30 minutes. Une fois que la portée entière
est née, on s’assure que les petits viennent à la tétée sans trop tarder.
Le placenta doit être expulsé 1 heure après la naissance du dernier
porcelet. Il est fréquemment mangé par la truie.
1 à 2 jours après, le canal de mise bas continue à se vider d’une
sécrétion aqueuse et glaireuse de couleur blanchâtre, inodore. Si ce
n’est pas le cas, si elle est d’une autre couleur, consistance ou si elle
dégage une odeur, il faut consulter un vétérinaire.

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